Oxalie M. St-Louis □ soeur, les fleurs du mal.

Histoire & informations importantes -Déjà, un peu de chronologie, le 10 septembre 2012, Ohara, sa soeur jumelle, est admise à l'hôpital de Montréal, pour cause de fibrose pulmonaire. Le 5 avril 2013, elle décède, de mort naturelle selon les médecins. En réalité, Azur ne pouvant plus supporter de voir souffrir sa soeur, a débranché son appareil respiratoire. Oxalie n'est pas au courant de ses actes, mais un doute commence à planer, et la jeune femme se montre quelque peu distante avec lui. Pour le reste de l'histoire d'Oxalie, c'est comme vous le sentez.
Maintenant, je vous mets la partie sur Ohara, qui arrivera très prochainement dans ma fiche.

La lumière. Des iris réfractés. Un blanc à en vomir. La mort me caressant de toutes parts. J’avais perdu mes parents quelques années auparavant. Nous nous étions relevés. Ensemble. Malgré sa fibrose pulmonaire, Ohara se battait à nos côtés. Elle ne se laissait pas mourir, elle ne voulait pas. Elle essayait tant bien que mal d’apporter son soutien aux moments que nous traversions. Je m’étais juré de m’occuper d’elles, de veiller à ce qu’elles ne manquent de rien. J’en avais les possibilités, financièrement et moralement. Cela faisait maintenant une longue et interminable année que ma soeur résidait à l’hôpital le plus prestigieux de Montréal. Elle attendait la mort. Elle le savait, et pourtant, le combat continuait. Je pouvais le voir dans ses yeux. Les larmes coulaient, mais elle ne pleurait pas de tristesse. La guerre était rude. Elle lutait face à ses poumons obstrués par la maladie. J’étais là, à son chevet, à la contempler. Je ne pouvais rien faire pour l’aider. Je pouvais simplement observer la maladie la détruire. Je ne faisais pas de bruit, seules les larmes coulaient sur mes joues gelées par l’horreur. Je bouillonnais, je ne tenais plus. Chacun de ses souffles me déchirait. Les tuyaux ressortaient de son nez, comme seul espoir. Sa tête était tournée vers moi. Nos regards se croisaient. Je ne pouvais que me remémorer nos moments d’amour, et de tendresse. Cela me donnait la force de tenir et j’espérais au plus profond de mon être qu’elle le ressentait. C’était ma soeur, et je l’aimais, et la vie était injuste. Injuste de lui avoir ôté cette existence si dûment justifiée. Elle n’avait pas le droit de souffrir. Je devenais rouge, rouge de colère. Incompréhensible. Mes poings se serraient sous l’énervement. Je m’en voulais. J’en voulais au monde. J’en voulais à la vie. Mes larmes se déversaient sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. C’était ignoble. Une vision d’horreur que de voir sa pâleur se battre. Sa gorge était atteinte. Elle suffoquait à chaque respiration. Je voulais la sauver. Je devais la délivrer. Mes ongles s’enfonçaient dans ma peau. Des marques faisaient leur apparition. La douleur n’en était pas. Tout ce que je ressentais, c’était la souffrance d’Ohara. Je m’approchai d’elle, inlassablement. Ma main vint caresser son doux visage tandis qu’un sourire s’affichait sur le mien. Le sourire de la victoire, de la délivrance. Je savais que ce que je faisais. J’en étais conscient. Il le fallait, je ne pouvais plus reculer. Ma main se plaça sur la prise et d’un coup sec, je débranchai la respiration artificielle. Les yeux de ma soeur ressortirent presque immédiatement. Ses mains se portèrent à sa gorge. La mort la prenait. J’étais là, à lui caresser la peau, à lui répéter que tout serait mieux maintenant. Et j’en étais conscient. Ses lèvres s’écartèrent, le souffle n’était plus là. Mes larmes tombaient sur son visage. Le sel cristallisant au contact de sa peau. Ohara n’était plus. Son coeur s’était arrêté. Je pris soin de remettre la prise de l’appareil, aucune trace ne devait rester. Elle était maintenant en paix. Son visage blanc était serein. L’ange qu’elle était retrouvait sa place. Je ne me détestais pas. Je ne m’en voulais pas. J’étais courageux, c’était ce à quoi je pensais. Je pensais à simplement au fait qu’elle était mieux où elle était. Je venais de tuer ma soeur. C’était à mon tour de porter ce lourd fardeau. Elle était dans l’au-delà.