b o u m. (mary)

Il est de ces rencontres inattendues, des moments auxquels on ne s'est vraiment pas bien préparés, et quand arrivent ces moments...
C'est la catastrophe.
C'est ce qui lui arrive, à Oz. Oh, le vaurien qui a toujours cru qu'il pourrait s'en sortir avec juste un peu de volonté, et beaucoup, beaucoup de force. Oz, il croit que plus on se montre agressif, plus on va être capable de se protéger, parce que « la meilleure défense, c'est l'attaque ». Maxime fort discutable au demeurant, mais nous ne sommes pas là pour discuter des opinions philosophiques désastreuses d'Oswald. Bref, Oz, il préfère taper fort plutôt que de laisser la moindre ouverture. C'est comme ça que, selon lui, on est un mec fort, qui n'a peur de rien. Pas même de la prison. Tu crains la prison si t'es un pédophile parce que tu es un fils de pute, pas parce que t'as « enfreint la loi ». Fort de ces (ridicules) assurances, Oz il n'hésite à rien, pas même à faire les poches des passants quand il s'ennuie.
Parce que ouais, là, il s'ennuie. Il joue pas au pickpocket parce qu'il a besoin d'argent ou parce qu'il essaie de s'entraîner à être agile. Et même, si c'était encore pour se prouver quelque chose, on pourrait se dire okay. Même si ça se fait pas, au moins, il s'est trouvé une raison. Là, il en a juste aucune. C'est qu'il est en congé, que son meilleur pote est absent et qu'il n'sait vraiment pas ce qu'il va bien pouvoir foutre de sa journée.
Il y a pourtant tant de choses qui pourraient être réalisées : tendre la main à quelqu'un dans le besoin, sourire à ceux qui sont empreints de tristesse, aider une personne âgée à traverser au feu rouge. Oswald rencontre de multiples occasions où il pourrait compenser sa méchanceté naturelle par une dévotion forcée, mais pas totalement feinte. Pourtant, il s'entête à choisir la mauvaise voie, parce qu'il se refuse à ressembler à « ces putains de WASP qui nous emmerdent avec leur putain de morale » (sic).
Oz en est à son... oh, il en sait rien, lui, combien de fois il a glissé sa main dans la veste ou le sac des gens. Il est assez doué pour pas s'faire repérer, mais merde, qu'est-ce que c'est dur de trouver un truc intéressant dans ces fouillis ! A croire que les gens sont prudents, maintenant - mais quelle blague. Soupirant de cette prudence qu'il juge déplacée, Oz décide de se trouver une nouvelle cible, et avise une fille. Enfin, il la regarde pas trop, il la distingue juste en tant qu'individu féminin mais ça va pas plus loin. Il s'approche, il la bouscule comme il le fait, il s'apprête à lui lancer un regard menaçant et...
Merde.
Pas elle, putain.
« Mary. » Et tout à coup, le visage d'Oz s'apaise et un grand sourire fleurit. Il est content de la voir, hein - mais peut-être pas dans de telles circonstances. Il a pas tellement envie de la croiser quand il fait les poches. Mais il est content quand même. Une expression béate et, il faut le dire, un peu stupide, illumine son visage. Il est pas moche, Oz ; on pourrait même dire que c'est un beau gosse quand même. Juste que cette image de la bêtise, ça gâche tout. « Mais... qu'est-ce que tu fous là ? » Idiot. C'est la rue, ça appartient à tout le monde.