The mirror (ft Anwar)

When I walk on by, girls be looking like damn he fly. I pimp to the beat, walking on the street in my new lafreak, yeah ✻✻✻ Je danse aux rythmes de la musique, prenant un malin plaisir à balancer mes hanches. Hanches qui, pour une raison inconnue, ont l’air de passionner les passants qui semblent incapables de détourner le regard. Autour de moi, ça rie, ça chante, ça danse. Je suis le centre de l’attention et je dois bien avouer que j’adore ça. Caché derrière mon masque de crocodile, je m’amuse à remuer la queue de mon costume allant jusqu’à fouetter quelques gars qui semblent plus que tentés à l’idée de me rejoindre sur la piste de danse.  Qui aurait cru que j’aurais autant de succès ! Pas moi en tout cas. Tout en continuant de danser, j’attrape une jeune fille. Sans trop râler, elle accepte de me suivre. On danse l’un contre l’autre et très vite, la température commence à monter. Le sourire aux lèvres, je laisse mes pattes de crocodile s’attaquer à ses hanches, la forçant à se coller un peu plus contre moi. Sans vraiment s’offusquer, la blondinette se laisse aller et n’hésite pas à passer ses mains autour de mes épaules de crocodile qui, va savoir pourquoi, sont recouvertes de poils. Autant dire que mon costume n’a rien de réaliste. « C’est que tu danses bien l’alligator. » Je ris avant d’hocher la tête. Hors de question que je dise le moindre mot. Le but est de s’amuser, pas de se faire humilier. Sans que je m’y attende, la jeune fille tente de retirer la tête de mon déguisement. Légèrement effrayé, je fais un pas en arrière. Elle rit et je lui fais « non » d’un geste du doigt qui, au final, ressemble plus à un signe de la main qu’autre chose. Avec un faux air de déception, la fille râle, m’accusant de ne pas être assez drôle. Si seulement elle savait… Je suis le seul capable de me déguiser de la sorte tout en prenant un malin plaisir à le faire. J’ai toujours voulu jouer la mascotte et ce bizutage est surement la meilleure idée qui soit. Mimant un baiser volant, je m’éloigne de la jeune fille et récupère ma chaine stéréo. J’ai suffisamment perdu de temps ici, il me reste encore plusieurs endroits à faire. Sous les applaudissements, je quitte mon coin et déambule dans le centre commercial. Après plusieurs dizaines de minutes, je finis par croiser un gars en béquille qui, pour une raison inconnue, semble être au centre des moqueries. Doucement, je cherche à savoir le pourquoi du comment et remarque très vite son t-shirt. Le sourire aux lèvres – franchement j’avoue trouver ça plus mignon que marrant, je me dirige droit vers lui. Je sais que ça peut être impressionnant de voir un crocodile foncer droit sur soi mais j’avoue ne pas avoir le choix. Je suis censé garder mon déguisement et ce, quoi qu’il puisse arriver. Pauvre petit gars, il va s’demander ce qu’il lui arrive… Doucement, je m’arrête et le salut en silence. Se faire passer pour une mascotte est encore le meilleur moyen pour ne pas être pris pour un fou. Face à moi, le garçon ne fuit pas et je souris. « Je crois que t’as un problème avec ton t-shirt mate. » Mon ton est amusé mais pas moqueur. Encore une fois, je trouve ça plus mignon que débile. Doucement, je laisse une de mes griffes en peluche gratter l’élastique de son t-shirt. « J’en connais un qui s’est pas trop bien réveillé ce matin. » Je ris doucement avant de poser mes mains sur mes hanches de façon dramatique. Je devrais peut être réfléchir à un avenir dans le métier de la mascotte. Berny le petit crocodile… voilà qui pourrait plaisir aux fans des Knicks. De reste plus qu’à se trouver une place dans le monde  de la mascoterie. Etape numéro un : trouver le véritable nom de la « mascoterie ».

When I walk on by, girls be looking like damn he fly. I pimp to the beat, walking on the street in my new lafreak, yeah ✻✻✻ « T'as pas trop chaud là-dedans ? » Je souris doucement derrière ma tête de crocodile. Dire que j’ai chaud serait un euphémisme aux vues des grosses gouttes de sueur qui me dégoulinent sur le fond et la nuque. J’ai plus l’impression de fondre qu’autre chose mais je ne vais pas m’en plaindre. J’aime ce petit défi et j’avoue que je ne serais pas contre le fait d’enfiler ce déguisement plus souvent. Juste histoire de pouvoir m’amuser sans avoir à craindre pour ma réputation. Peut-être devrais-je proposer au club de devenir la mascotte ?  Quoi que je doute que le crocodile soit la parfaite représentation de l’Ivy. Limite la taupe serait plus de circonstance aux vues des intellos qui nous accompagnent.  Mais contrairement au crocodile, la taupe n’a pas de queue et ça, c’est beaucoup moins drôle. J’adore ma queue. Elle est belle, elle est grosse et surtout pas mal pratique quand il s’agit de jouer avec les quelques étudiants qui acceptent de jouer le jeu. Notons que je parle bien de la queue arrière du costume et non pas de ma propre anatomie. J’ai beau être un garçon, je n’ai jamais été du genre à me surestimer. Sans parler du fait que j’aurais l’air quelque peu disproportionné au vu de la finesse de mon petit corps de lâche. Corps qui ne sera pas forcément ravi de perdre encore quelques centimètres… merci le sauna crocodile. « Un peu ouais, mais j’ai pas trop l’choix. C’est pour un boulot. » Mentir c’est mal. Mais je préfère encore ça à dire qu’on m’a forcé. J’ai ma fierté et avouer qu’une bande de petits gars m’ont forcés à enfiler un costume ridicule va à l’encontre de tout ce que ma fierté me dicte. Amuser les gens en me ridiculisant, pourquoi pas. Me laisser humilié, hors de question. Face à moi, le petit gars commence à prendre conscience de son problème et je ne peux pas m’empêcher de rire en voyant sa réaction. Personnellement, je le trouve plus attendrissant que ridicule mais malheureusement pour lui, tout le monde ne semble pas partager le même avis. Avec un peu de chance ils nous prendront pour des clowns. Des clowns payés à les faire rire. Personnellement, j’ai toujours eu peur des clowns. Pas que leurs petites péripéties ne me fassent pas rire, c’est juste que leurs gueules ont généralement tendance à m’effrayer plus qu’à m’amuser. « Ça t'embêterais de les tenir juste un petit instant? » Sans vraiment prévenir, le petit gars me balance ses béquilles que j’attrape in extremis avec un oui à peine audible. Pas facile avec ces foutus mains de crocodiles. Chacune de mes paluches est plus grosse que son visage et aucune d’entre elles n’est capable de se replier sur elle même. Complément ridicule, j’essaie de garder ses béquilles en mains. Autour de nous, les gens se remettent à rire et moi, j’éclate de rire. Je suis ridicule, on est ridicule mais mon dieu que j’aimerais pouvoir voir ça de l’extérieur ! « Euh Je crois que… » Sans que je puisse faire quelque chose, une béquille finit par tomber, allant taper droit le gamin qui s’affairait à tourner son t-shirt. Le poids et la surprise le forcent bien vite à s’écrouler au sol, emmenant dans sa chute, le pauvre petit crocodile que je suis. Au sol tout les deux, je ne peux pas m’empêcher de rire. Je suis ridicule et mon autodérision me force à apprécier la situation. Ridiculement, j’essaie de me redresser. Plus facile à dire qu’à faire vu le costume ceci dit. « Putain de merde… » Finis-je par grogner entre deux rictus. Faut dire que les gens hilares qui continuent de nous regarder n’aident pas. Doucement, je finis par arriver à me retourner et à me mettre à genoux. Au dessus de mon camarade de mésaventure, j’essaie de vérifier que tout va bien. Il est en béquille et je ne voudrais pas le pousser vers le fauteuil roulant. « Est-ce que ça va mate ? Je t’ai pas fait mal au moins ?» Je m’en voudrais d’avoir aggravé la situation.  J’hésite deux seconde à retirer mon masque de crocodile et finis par ne pas le faire. J’ai beau m’en vouloir, je ne suis pas encore prêt à assumer les conséquences de ma connerie en montrant mon visage au reste du monde. « J’suis vraiment désolé, c’est à cause de ce foutu costume… » Anwar se trouve des excuses scène un. A croire que je suis un manchot et non pas un crocodile. Quoi que je doute que les crocodiles soient capables de maintenir de petites béquilles aux creux de leurs petites papettes. Surtout aux vues de la taille de leurs membres. Limite le marsupilami aurait plus de chance. A croire que j’ai trouvé mon futur déguisement…  

When I walk on by, girls be looking like damn he fly. I pimp to the beat, walking on the street in my new lafreak, yeah ✻✻✻ « Tu travailles où exactement, puis respirer deux trois minutes ne pas va te faire virer quand même ! » Je souris derrière mon masque, prenant bien soin de rester le plus silencieusement possible. Sa naïveté m’amuse et je ne voudrais pas qu’il pense que je me moque de lui. Ce gars a l’air plus que sympathique et je m’en voudrais de me le mettre à dos. Les gens gentils et moi, on s’entend bien généralement... Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis un bisounours mais j’avoue ne pas en être très loin. Sourire est un véritable passe-temps et il ne passe pas deux secondes sans que je me laisse aller à esquisser un sourire. Je dois surement ça à mon éducation de fils de riches. Toujours avoir l’air heureux, même si ce n’est pas le cas. « T’inquiète pas pour moi mate. » En voilà un autre tic. De langage pour le coup. Mate, lad, dude, mec, vieux c’est mes mots à moi ça. Et puis c’est tellement plus facile de dire mate que de se souvenir des prénoms… surtout que je n’ai aucune idée de son prénom. J’ai beau avoir une mémoire de poisson rouge, je suis presque sûr de ne l’avoir jamais su. Le comble serait que je retire mon masque et qu’il dise être de ma promotion… Là, ça serait la honte. Enfin bref. Pas le temps de m’étaler là-dessus. En fait, pas le temps de faire ou dire quoi que ce soit. C’est la beauté de la chose quand on ne s’étale non pas sur un sujet de conversation mais sur le sol. Très vite, je m’excuse. Je suis responsable et je le sais. « T'inquiètes, c'est bon ! Tu m'aideras juste à me relever j'espère ? » Sans vraiment répondre, j’essaie de me relever. Le costume est plus lourd qu’il n’y parait et je dois bien avouer avoir pas mal de temps. L’effort plus la chaleur, j’ai vraiment l’impression de mourir. Adieu monde cruel, je me noie sous la sueur ! Il manquerait plus que je m’en plaigne. Ce n’est pas moi qui suis le plus à plaindre. Contrairement à mon nouveau camarade j’ai mes deux jambes moi ! Enfin, concrètement il les a aussi mais voilà quoi.  Après une dernière excuse, je finis par me relever et ne perds pas de temps pour l’aider. Mes mains sous ses bras, je fais de mon mieux pour le remettre sur ses béquilles. « Voilà… » Je force – et transpire du coup- jusqu’à finalement le voir sur pieds. J’étouffe sous mon costume et je n’ai qu’une envie : mourir. Trop d’efforts, trop de chaleur, je suis au bout de ma petite vie de crocodile. Doucement et avec tout amitié, je m’amuse à l’épousseter de mes grosses papattes de crocodile. Avec un peu de chance il aura suffisamment de force pour tenir debout. « Bon, excuses acceptées mais. Je mérite bien de voir ta tête maintenant non. » Je souris un peu plus sous ma tête en peluche. C’est qu’il tient vraiment à voir ma gueule lui ! Sans rien dire, je pèse le pour et le contre. Le fait est que c’est un mec. La majorité de mes abonnés sont des filles… ça réduit donc les chances qu’il me reconnaisse… mais les mecs – gays ou pas – ne sont pas forcément très rares parmi mes adonnés… et s’il en faisait parti ? Je détruirais surement le mythe qu’il s’était fait de moi. Oh et puis au pire je m’en fou ! J’ai toujours été du genre à m’amuser, autant que mes abonnés soient au courant ! « Ok, mais c’est parce que j’ai chaud hein ! » Je ris doucement avant de placer mes deux pates de chaque côté de ma tête que je finis par retirer, laissant l’air frais s’attaquer à mes cheveux à moitié mouillés. L’abominable homme de sueur, c’est moi. « Voilà ? Pas trop déçu ? » Avec un sourire, j’essuie mon front d’un revers de papatte. Je dois avoir l’air d’un gars tout droit sorti d’une piscine mais bon. Au moins cela me permet de prendre l’air. Faudrait que je prenne un selfie, juste histoire de montrer à mes abonnés que je ne suis pas forcément le narcissique qu’ils pensent que je suis. Moi aussi j’ai mes moments de faiblesse. « Je dois avoir une tronche à faire peur. » Dis-je finalement avant d’éclater de rire. Le pire dans tout ça, c’est que je n’en ai aucunement honte. Je suis comme je suis et ça fait longtemps que j’ai appris à m’accepter. Je sais ce que je vois et c’est tout ce qui compte. Après, si le p’tit gars pouvait éviter de se foutre de ma gueule ça m’arrangerait. « Au fait, moi c’est Anwar. » Sans vraiment réfléchir, je lui tends une de mes pates de fourrure. Pas forcément pratique pour se serrer la main mais c’est tout ce que j’ai ! Quoi que j’ai aussi une queue en fourrure mais je doute que cela soit bien distingué de se faire serrer la queue. Sans mauvais jeu de mots…  

When I walk on by, girls be looking like damn he fly. I pimp to the beat, walking on the street in my new lafreak, yeah ✻✻✻ Retirer mon masque me permet de respirer. J’ai l’impression d’être enfermé là dedans depuis toujours et suis à la limite de gémir tant qui s’agit tout autour de moi me fait du bien. J’ai beau aimé jouer les mascottes, je dois bien avouer ne pas être contre l’installer d’une climatisation. Peut être pourrait-ton rajouter un système de ventilation qui permettrait de se débarrasser du trop plein de chaleur accumulée. Un trop plein de chaleur qui a tendance à me faire transpirer, un trop plein de chaleur qui me fait ressembler à un plongeur de fond qu’on aurait repêché.  J’ai beau ne pas être du genre à sentir la transpiration, je ne suis pas sûr d’être tout à fait à l’aise à l’idée de retirer le reste du déguisement. Peut être prévoir le coup et me boucher le nez avant de faire un truc pareil. Juste histoire d’être sûr de ne pas y laisser ma peau. Je m’en voudrais de mourir à cause de ça. « Même pas, tu es tout canon. Un vrai beau gosse, tu vois. Ce n'était pas si compliqué! » Amusé par son rire, je ne peux m’empêcher de sourire. Ce n’est pas la première fois qu’on me fait un compliment mais je dois bien avouer avoir beaucoup de mal à prendre celui-ci au sérieux. J’ai beau être beau comme garçon – pourquoi perdre du temps à se convaincre du contraire – je n’en reste pas moins un gars comme les autres. Et rares sont les gars qui ont l’air sexy alors qu’ils suent à grosses gouttes. Mouillé je dis pas, mais en sueur… « C’est gentil… même si je suis pas sûr de te croire. » Je ris à mon tour en me dandinant sur place. Mon corps en a marre et se languit. Lui aussi veut sortir de là-dedans… Chose que je ne permettrais pas. Pas ici. Rien que le fait d’imaginer l’état de mon t-shirt me donne envie de gerber alors je n’imagine même pas le reste. Je transpire d’endroit d’où je ne pensais jamais pouvoir transpirer. Face à moi, le garçon prend ses aises et va jusqu’à me recoiffer. Un geste qui pourrait semblait banal pour lui mais qui pour moi peut signifier des tas de choses. Bien vite, je me mets à douter de sa sexualité. Le fait de le savoir gay ne m’intéresse pas vraiment mais j’avoue que j’aimerais savoir à quoi m’attendre. Car si je n’ai rien contre le fait d’être dragué par un mec, je m’en voudrais de lui donner de faux espoirs. Prenant sur moi, je me contente de sourire. Inutile de sauter directement aux conclusions. Et puis j’ai beau penser le contraire, je ne suis pas le centre du monde. Tout le monde ne rêve pas de coucher avec moi. « Là, c'est mieux. Eh non, tu ne fais pas peur, a personne. Crois-mois. » Je ne dis rien, me contentant de sourire, poli. Politesse vite suivie d’une présentation qui elle-même est très vite suivie d’une invitation. « Tu veux te poser un peu à l'extérieur. Il y a de quoi s'assoir puis il y a un peu de vent, tu te sentiras quand même mieux. » Sans trop savoir quoi dire, je prends quelques secondes pour répondre. Quelques secondes durant laquelle il se présente. Le fait qu’il préfère me voir continuer à utiliser le mot mate me fait sourire. C’est qu’il est attachant ce gars au final… et puis qui sait, Nathan est peut être celui qui arrivera à me faire changer de bord ! Il parait que chaque hétéro à son exception. Il est peut être la mienne.  Ou pas. « Va pour une petite sortie. J’espère juste pas tomber malade avec le froid qu’il fait. » La sueur plus le froid hivernal n’est surement pas le meilleur combo qu’il soit. Je m’en voudrais de tomber malade maintenant alors que je suis censé retourner à la villa pour filmer. Faudrait pas trop que je tarde d’ailleurs. Je m’en voudrais d’arriver en retard. Je déteste être en retard. « Mais pas trop longtemps si ça te gêne pas. Faut que je rentre après… » Dis-je finalement en me mordant le coin des lèvres. Loin de moi l’envie de le mettre en colère ou de le contrarier.