BIENVENUE A TOUS SUR THE OTHER SIDE ! Nous sommes heureux de vous accueillir sur cette deuxième version, les nouveautés se trouvent ici, n'hésitez pas à poster à la suite.
Je la prendrai à point #AleshaLe jeune homme poussa un soupir qui ne trouva pas d'écho. Ce soir là, l'hispanique se découvre un ennui fécond qui s'épanche au fur et à mesure de la pauvreté des conversations. Et c'est tout son art, de revêtir son épais manteau de perfection - cet air aimable d'employé serviable dont même la brise ne saurait brisé le voile. Mais il n'y avait rien, ici bas, rien ni personne qui cherche à remuer sous la surface, à creuser pour voir le salaud derrière cette enveloppe policé de gentil prolétaire bien éduqué. Car Alejandro, il porte mal son prénom. Et il porte bien son prénom aussi. Un acronyme à l'accent chantant, presque dansant, un ensemble de syllabe qu'on se plait à faire rouler sous la langue, à soupirer comme à hurler. Alejandro. Il n'est pas bon, il faut juste s'acharner, s'échiner à trouver sa beauté, comme pour un diamant. Il le semble pourtant, et tout son être l'exprime, cette douceur, cette taquinerie bonne enfant qu'on attribuerait volontier à un vieil ami. Mais ça, c'était seulement durant son service. Lorsque monsieur masque ses machinations sous un masque de tromperie ; puis laisse le tout se consumer, pour recommencer la fois d'après.
Alejandro. Il se sentait comme une goutte dans un café tout ce qu'il y a de plus noir. Un vampire en plein soleil, un loup parmi les agneaux. Les fantômes qui sortent de jour sont toujours perdants, et ils auraient dû appliquer ce credo. Des mois durant il n'avait pas mis les pieds dans ce genre d'évènement, se contentant d'effectuer son service les jours jours de break, lorsqu'il n'y avait que les habitués, un serveur discret , le fantôme de minuit, un homme à part. L'appellation dépendant des rumeurs du jour.
Un peu comme cette fille, là bas. Celle qui s'accroche au bras d'un riche trader d'un geste familier, cette même demoiselle dont la longue chevelure brune attirait fréquemment les regards - même le sien. La lune l'englobait comme la plus plaisante des lumières, une petite étoile de la capitale, une escort girl.
Ils l'appelaient tous Dasha, Dasha l'européenne - pour lui, elle n'était qu'une étrange poupée de cire, petite princesse pervertie. Une de plus, et il pouvait d'ores et déjà l'identifier à ses mimiques, à ces torsions dans son visage qui ne cherchaient qu'à attendrir, séduire, celles qui le faisaient doucement sourire. Et c'est pour cette lueur, pour cette chevelure, pour ces courbes, pour cette preuve de l'avidité toute humaine qu'il s'était approché. Une belle chose, incontestablement; même s'il ne se voyait pas lui accorder autre chose que ça, la fréquence de ses sourires. Alors il sortait sa bouteille de derrière le bar, pour servir ce qui au fil des jours, était devenu une habitué du rooftop - une sorte de nonchalance enfantine, qu'en savons nous après tout? Il y a de cela bien longtemps que le jeune Calabrese avait cessé de relever ses commandes.