what did you expect ? not you honey Δ théodor & timéo

Il y a des jours comme ça, où il ne se passe rien de spécial. Vous voyez ce genre de journées banales, ce genre de journées de vacances qui plus est où il n'y a rien à faire ? Et bien c'est exactement ce que je vis ce matin, exactement le ressenti qui me traverse en pensant au vingt-quatre prochaines heures. Mais ça ne me va pas. Clairement pas. Je ne vais pas me laisser lézarder ainsi sur mon lit comme le font surement la plupart de mes colocataires. Il faut que je bouge, que je sorte, que je fasse quelque chose ! Et ma victime sera Naëla. Naëla à qui je fais des yeux doux, à qui j'envoie un message tout plein d'amour et surtout à qui je promets les meilleurs sushis de la ville pour le repas du midi. Et elle a craqué. C'est d'ailleurs surement la seule femme que j'arrive à faire craquer aussi facilement et autant dire que j'en profite au maximum. C'est donc avec la blondinette que je vais passer ma journée, à moitié aux sushis, à moitié dans les magasins de jeux vidéos mais au moins, je serai dehors et j'aurai quelqu'un pour m'écouter parler. Beaucoup. Trop même. Oui je parle trop et je le sais. La seule chose qui peut me faire taire ? - hop, on se sort les pensées ambigües de derrière la tête -. Penser à autre chose, penser à quelque chose, penser à quelqu'un. Penser à Gemma en fait. Et Gemma, j'y pense au moment précis où nous passons devant sa chocolaterie préférée - chocolats hors de prix évidemment, mais elle les vaut bien, non ? - C'est sans hésiter une seconde que j'attire ma blonde par le bras jusqu'à l'intérieur de la boutique et en ressors quelques minutes plus tard, mon petit paquet de chocolats fétiches de la brune sous le bras. Plus qu'à raccompagner Naëla et filer chez Miss Rockfeller !  
Et c'est évidemment ce que je fais, ayant l'impression que l'après-midi est passée beaucoup plus vite. Vêtu simplement d'une chemise, d'un jean et de mon fidèle chapeau, je prends le chemin du fameux penthouse de Gemma, un endroit aussi magnifique qu'énorme et disproportionné par rapport à mon mètre soixante-dix sur la pointe des pieds. Un léger stress s'installe en moi quand je sonne à la porte de la demeure, sentant mon petit coeur s'accélérer dans ma poitrine. C'est fou, ça fait des années que je la connais, que je la vois, que j'ai l'habitude d'arriver à l'improviste chez elle avec des petites attentions, et pourtant, l'effet est toujours le même. Fichus sentiments !
Il n'y a plus qu'à attendre qu'elle se décide à ouvrir cette porte, qu'elle me prenne dans ses bras, m'embrasse sur la joue répandant son parfum fruité sur moi pour voir le stress disparaitre. Aller, plus vite que ça jolie brune, s'il te plait.  

Pour une fois que j'étais parvenu à me lever tôt, je m'impressionnais tout seul. J'avais décidé aujourd'hui, d'éviter la villa des garçons. Non pas qu'ils me saoulaient -enfin si, toujours un peu- mais tout simplement car j'aimais parfois passer des journées sans y mettre les pieds, sans voir l'un d'eux. De toute manière, cette histoire allait mal finir, à force de les voir j'allais sûrement finir par en tuer un, puis foutre le feu à la villa avant de me jeter dedans. J'étais du genre indépendant, et pour le moment je tentais de garder cette indépendance le mieux que je pouvais. Il faut dire que le groupe n'avait pas encore vraiment commencé, mis à part le label qui tentait le plus possible de nous faire traîner ensemble afin de "tisser des liens" comme ils disaient, sinon les choses sérieuses n'avaient pas débuté. Des fois, je me demandais sincèrement si cela allait être le cas un jour. Chacun semblait plus occupé à ses affaires personnelles que plutôt au groupe réellement, et les chansons, l'album n'avançait pas. Nous étions encore inconnus du grand public et si les choses continuaient dans ce sens, il semblerait que nous le resterions. Après tout, je n'avais pas été le premier enjoué pour cette idée de boysband, alors si le projet mourrait avant d'avoir réellement commencé, je n'allais pas pleurer non plus.
Une fois la matinée passée à traîner, j'allai me changer afin de mettre des vêtements de sport ayant choisi de me dépenser un peu. Le sport était comme la musique, mais en moins puissant. C'était une passion dont je ne pouvais me passer. Il m'était impossible de ne pas faire de sport régulièrement, tout d'abord car j'aimais entretenir mon corps mais également car c'était devenu un échappatoire nécessaire maintenant que la musique m'enfermait dans un groupe avec quatre mecs où il n'était pas toujours facile de s'entendre. Puis avec toutes ces histoires d'organisations, la tension régnant dans les villes de la Côte Est ne semblait décroître. Ce fut donc raquette à la main que je me dirigeai vers les courts de tennis proche du penthouse afin de taper quelques balles et ainsi me défouler sans compter. Cela me faisait un bien fou, et j'aurais pu rester des journées entières à jouer. Seulement après quelques heures, je repris le chemin du penthouse que je partageai avec Gemma et j'allais rapidement me glisser sous la douche chaude pour retirer toute trace de sueur. Une fois ceci fait, je vins rapidement me sécher avant de nouer ma serviette autour de ma taille alors que j'allumai la musique dans l'habitation. Gemma n'était pas là, entre son mannequinat, ses cours de droit et toutes ses occupations à côté il était parfois difficile de pouvoir la croiser.
J'entendis la sonnerie de l'appartement retentir, un soupir s'échappa de mes lèvres. Il n'y avait donc aucun moyen d'être tranquille toute une journée ? C'est avec lenteur que je me dirigeai vers la porte. Je tombai alors nez à nez avec Timéo, un des gars du groupe, le plus gentil, attachant mais surtout collant. Il avait une boîte de chocolats et semblait s'être fait tout beau. Contraste saisissant alors que j'avais les cheveux encore mouillés et vêtu d'une simple serviette. « J'imagine que tu n'es pas venu me voir. Je vais donc prendre les chocolats et je dirais à Gemma que tu es passé. » J'arrachai alors limite la boîte de chocolats des mains de Timéo, en pris un que je mangeai rapidement. « Hum, ils sont vraiment bons, merci bien. Pour la peine, je te laisse entrer va. » Le jeune bouclé entra dans le penthouse après que j'ai fermé la porte derrière lui. Si y'avait possibilité de s'amuser je n'allais pas dire non.

Fail. Echec. Perdu. Déception. Essaye encore. Voilà à peu près tout ce que je peux ressentir en voyant cette porte s'ouvrir, en posant mes yeux sur la silhouette masculine de Théodor et pas sur les courbes féminines de Gemma. C'était elle que je venais voir, c'est à elle que j'ai pensé, c'est auprès d'elle que je voulais passer le reste de ma journée. Parce que Gemma, c'est tout simplement Gemma et que j'avais ce besoin, cette envie, de la voir. Pourtant, je dois bien avouer que lorsque le châtain ouvre la porte dans son corps d'Apollon, ce n'est pas sur ses yeux bleus - aussi beaux soient-ils - que mon regard reste figé. Je ne suis qu'un homme ! Un homme qui aime les hommes autant qu'il aime les femmes. Un homme qui aime tout le monde. Un homme qui était venu pour voir une femme mais qui ne peut s'empêcher de loucher sur le torse nu et encore humide d'un homme.  Et c'est pour cette raison aussi gênante que véridique que je suis incapable de réagir quand il m'arrache la boîte de chocolats et en pique même un, sans aucune hésitation. Mais ce que tu veux Théo, prends ce que tu veux, je ne suis pas en mesure de répliquer quand tu m'accueilles de cette façon. Encore moins quand tu m'invites à entrer dans l'appartement avec ton air malicieux et cette tenue bien trop légère. C'est ainsi que dans un élan d'euphorie ou de pulsions hormonales, je pénètre dans l'appartement avec enthousiasme et m'accroche au cou de Preston. " Merciiiii  ! Mais qui te dit que je ne venais pas te voir toi, d'abord ? " Lâchais-je à l'oreille de mon grand châtain en même temps que je lâche mon étreinte de son cou pour entrer réellement dans l'appartement, piquant à mon tour un chocolat au passage. Je n'ai peut-être pas tout perdu de ma fin de journée, même si elle risque de ne pas se dérouler du tout comme je l'avais imaginé.
Je fais donc quelques pas dans l'appartement, ne perdant toujours pas le sourire qui trône sur mes lèvres et les étoiles dans mes yeux. A peine excessif le garçon... " J'te dérange ? Tu faisais quoi ? Enfin t'avais l'air de prendre une douche mais bon... T'avais fini ou j'arrive en plein milieu ? Te gêne pas pour moi tu sais, retournes y si tu veux ! Tu peux même crier à l'aide si t'as besoin de bras en plus pour te frotter le dos. " Trop de gentillesse en toi Timmy, il devrait presque te remercier. Je lance cette dernière petite phrase en redirigeant mon attention sur Théo, attention qui divaguait jusqu'à présent sur l'immensité de l'appartement. Je prononce ces quelques mots en haussant les épaules, un faux air innocent sur le visage. Théo, il sait qu'il me plait. Du moins, je pense qu'il le sait. Du moins, s'il ne le sait pas, il est clairement aveugle. Et j'aime en jouer. J'aime le chercher. J'aime jouer le gosse innocent et naïf avec lui tout en lui glissant mes petites idées qui ne sont soit-disant pas de mon âge. Comment va-t-il réagir ? Suspens. " Hé, me regarde pas comme ça, c'est super important pour l'hygiène dorsale de se laver le.. dos ! " Perspicace le garçon, très perspicace. Ridicule, naïf, drôle, mais au fond, relativement malin. Je sais ce que je veux et il finira bien par le comprendre aussi.

[size=12]Timéo n'était pas quelqu'un de méchant, au contraire, il était peut-être trop gentil. C'était peut-être ça qui m'agaçait chez lui, ça ou le fait qu'il s'accrochait toujours à moi et qu'il était légèrement collant. Enfin ça changeait des autres de la villa que je ne pouvais pas me voir. Avec Timéo c'était différent, parfois j'arrivais à mettre l'agacement qu'il suscitait chez moi et nous nous entendions alors bien. Nous n'étions, certes, pas les meilleurs amis du monde, mais c'était sûrement celui avec qui le feeling passait le mieux dans ce groupe de malheur. Je ne savais aucunement si ce jour-ci mon énervement allait prendre le pas, après tout le chocolat adoucit les moeurs non ? Seulement à peine avais-je dit qu'il pouvait entrer dans la villa qu'il était accroché à mon cou commençant déjà ses papouilles qui m'énervaient tant. Un soupir s'échappa de mes lèvres alors que je le regardai d'un air blasé. « Tu n'es pas venu me voir tout simplement car tu as acheté ces chocolats et qu'on sait tous les deux que ce sont ses chocolats préférés. Enfin, après, si tu penses pouvoir la conquérir avec des chocolats, tu as encore du boulot. » Oui je savais le petit attachement qu'avait Tim pour Gemma, parfois cela me faisait rire, mais parfois je ne pouvais m'empêcher de faire remarquer au bouclé qu'il ne semblait pas avoir la moindre chance d'avoir la belle. Non pas qu'il était moche ou quoi, simplement qu'elle aimait les mecs plus... mecs et moins enfants. Enfin ça bien sûr c'est parce qu'elle ne l'avait jamais eu dans son lit, car une fois les vêtements déposés, l'enfant que l'on pouvait voir chez Timéo s'envolait bien vite.
Pourtant, là, en face de moi, j'avais réellement l'impression de voir un gamin qui s'intéresse à tout et à rien, qui peut changer d'idée de pensée en une fraction de seconde. La preuve après m'avoir posé huit mille questions il était déjà là à observer tout l'appartement comme s'il n'avait jamais vu une habitation luxueuse (alors qu'il habitait lui-même dans une villa luxueuse). Il s'enfonce un peu plus dans sa proposition détournée. Tout Timéo, il fait le garçon naïf, et pourtant il reste un homme, avec ses idées derrière la tête et ces idées ne sont pas toujours les plus sages. C'est peut-être la seule chose qui me faisait rester dans ce groupe, qu'il y ait cette tension entre nous tous, permanente, enivrante; parfois nous faisant perdre le contrôle de nos actes. C'est vrai que j'étais presque nu face au jeune homme, pour autant je n'avais pas prévu de retourner m'habiller de suite, aimant jouer un peu avec lui et le titiller. Je n'étais pas dupe, je me doutais que je lui faisais un peu d'effet, alors autant s'en amuser. « Il me faut bien plus que de simples allusions à mon dos pour partager une douche avec moi. Va falloir que tu me prouves de vraies choses si tu veux avoir la chance d'aller sous l'eau chaude avec moi. » Bien évidemment, je l'avais gratifié d'un clin d'oeil afin d'appuyer encore plus mes affirmations. Je repris un chocolat dans la boîte avant de rapporter mon attention sur le jeune homme. « Je vais m'habiller ou je reste comme ça ? Enfin, après je peux même enlever la serviette si tu préfères ! Ou je peux même te laisser mater ma fin de douche, sans pour autant t'y inviter. » Continuons ce petit jeu qu'il avait voulu lancer. Après tout, il commençait sûrement à me connaitre et il devait savoir à quel point j'étais joueur. S'il ne le savait pas, alors il allait le découvrir.

Que répondre ? Parce qu'il a raison et qu'il le sait. Parce qu'il a cette prestance, ce charisme, et qu'il le sait. Parce qu'il me fixe avec son torse encore luisant dans mon champs de vision et que ça me perturbe évidemment. Je ne sais donc tout simplement pas quoi lui répondre. Bien sur que ces chocolats n'étaient pas pour lui, bien sur que je venais voir la brune, bien sur que mes yeux en cœur tout pétillants me trahissent. Mais est-ce que ça me dérange pour autant de tomber sur lui ? Pas vraiment. Pas du tout même, après quelques secondes de réflexion. Et c'est ça mon paradoxe. J'adore Gemma, peut-être même plus qu'adorer si on est honnête. Mais j'adore aussi Flore, Maël et Thédor. Ils m'attirent, me plaisent, me titillent, travaillent ma curiosité, mes envies, mes passions. Tous autant qu'ils sont. Suis-je infidèle ? Non, je ne suis pas en couple. Ai-je un cœur d'artichaut ? Tout a fait. Est-ce que j'en suis fier ? Je ne sais pas vraiment mais c'est comme ça. Enfin bon, sois gentil, arrête de te torturer l'esprit Timtim et réponds au beau blond. " Parce que t'as de meilleures techniques ? Si on oublie ton corps photoshoppé hein ! " Une mini-rébellion, un petit compliment, un regard fourbe et malicieux. Parce que j'avoue que Gemma me plait. Mais j'avoue aussi que son corps, à lui, m'attire. Double révélation. Enfin, révélation... C'est un bien grand mot étant donné que Théo' avait surement connaissance de ces deux informations avant que je les dise.

Et vu qu'on parle de son corps aux allures retouchées, c'est cette même plastique qui revient sur le tapis. Est-ce qu'il se rhabille ? Est-ce qu'il continue sa douche ? Est-ce qu'il reste tout simplement planté là comme une Joconde des temps modernes que je vais admirer ? Tel est le dilemme de notre cher Preston qui semble prendre un malin plaisir à s'amuser de la situation et à jouer avec mon taux d'hormones. Car oui, malgré mes apparences d'adolescent, j'ai aussi des hormones masculines fonctionnelles, je vous l'assure - pour les nombreux qui en doutent -. Sur le moment, c'est la gêne qui prend le dessus mais bien vite, quand mon regard recroise le sien, je me rappelle à qui je fais face. Théodor. Un joueur, un provocateur, un mec qui s'amuse et ne prend ni les choses ni les gens au sérieux. Alors pourquoi faire preuve de gêne face à lui ? Aucune raison. Je fais donc un pas de plus vers lui, tentant de garder mes yeux dans les siens mais c'est bien évidemment sur ces tablettes chocolatés que mes yeux dérivent. Comment résister en même temps ?! Et mes mains viennent d'ailleurs les frôler ces tablettes. Juste frôler. Sans vraiment poser ma main sur son torse. " Je ne serai pas contre l'idée de te faire malencontreusement tomber ta serviette et te suivre pour tester votre douche... Il n'y a pas que le dos que je peux frotter. " Ambiguë ? Plus que ça. Pourquoi avec lui ? Parce que c'est comme ça. C'est le jeu, c'est Théodor, c'est lui, tout simplement. Et c'est avec lui que je suis comme ça. " Tu ne vas pas me refuser ce plaisir quand même ? Déjà que Gemma ne veut pas me faire visiter... Je vais finir par croire qu'il se passe des choses étranges dans cette douche ! " Reparler de sa coloc en plein milieu de notre jeu, est-ce malin ? Pas forcément. Mais est-ce fait exprès ? Tout à fait ! Il ne faudrait pas non plus qu'il pense qu'il occupe totalement mes pensées et mes envies, le beau gosse.